Quels sont les défis actuels des retraités?

Avez-vous pensé aux défis auxquels vous pourriez faire face lors de votre retraite?

Ce n’est pas une surprise qu’il est de plus en plus difficile de prendre une retraite confortable. Que ce soit le coût de la vie qui augmente sans cesse, ou les taux d’intérêts qui ont atteint de nouveaux sommets ces derniers mois; les défis de la retraite se font particulièrement ressentir en 2023. Le contexte économique actuel nous pousse à revoir notre plan de retraite pour mieux être adapté à surmonter les nouveaux enjeux. Regardons quatre principaux défis et des stratégies à adopter afin de bien vous diriger dans la planification de votre retraite.

 

1. L’inflation ne donne pas de répit

Un des enjeux les plus frappants est le haut niveau d’inflation qui perdure depuis 2022. On se base généralement sur l’indice des prix à la consommation (IPC) pour mesurer l’inflation. L’IPC mesure la variation du prix des biens de consommation payé par les Canadiens. L’indice a augmenté de 4,4% en un an par rapport à avril 2022. La hausse du prix de l’essence, des aliments, des loyers et les coûts d’intérêt hypothécaire ont beaucoup influencé l’augmentation récente de . Malgré les nombreuses augmentations du taux d’intérêt, les prix sont toujours élevés dans la plupart des catégories de l’IPC. Visitez notre article qui explique les détails de la récente augmentation du taux directeur.

L’inflation réduit votre pouvoir d’achat et simultanément la valeur de vos économies au fil du temps. Les conséquences de la forte inflation pourraient vous faire repousser votre retraite à plus tard ou même faire augmenter les risques de manquer d’argent à la retraite.

 

L’inflation gruge vos économies…

Source : Fidelity

 

De plus, l’inflation réduit la valeur de votre argent et de vos rendements chaque année. Le rendement réel d’un investissement se calcule en retranchant le taux d’inflation du rendement réalisé. Si on prend comme exemple un rendement annuel de 6% alors que le taux d’inflation de la même période est d’environ 4%, le rendement réel de cet investissement sera de 2%.

 

Détenir un portefeuille composé de titres ou fonds diversifiés versant de bonnes distributions de dividendes et d’intérêts s’avère une bonne façon de lutter contre l’inflation. Les titres à dividendes offrent généralement de stables revenus à leurs actionnaires, et ce malgré la volatilité des marchés. Les revenus de dividende et d’intérêt permettent de provisionner ses dépenses sans effectuer de retrait de capital. Donc vous pourriez générer des flux monétaires sans retirer l’argent que vous avez investi. C’est particulièrement avantageux à la retraite, puisque les retraits sont souvent une importante source de revenu mais réduisent votre épargne retraite.

 

Les titres à dividendes surperforment leurs pairs

Rendements d’un investissement de 10 000$ dans les 500 plus grosses actions américaines, selon les politiques de dividendes. (1979-2022)

 

2. La volatilité dans les marchés

La volatilité des marchés pèse beaucoup dans la balance lors de la planification de la retraite. Saviez-vous qu’un retraité de 60 ans ayant une retraite de 25 ans pourrait connaitre quatre marchés baissiers? C’est donc en moyenne un krach tous les 6 ans! Il n’est pas nouveau que les marchés connaissent des périodes de fluctuations, certaines plus importantes que d’autres. Plus la retraite approche, plus les impacts des fluctuations sur votre portefeuille se font ressentir.

Les marchés baissiers génèrent un faible impact sur la valeur finale d’un portefeuille ayant une perspective long-terme. En revanche, le recul des marchés représente un risque plus élevé pour ceux qui approchent la retraite ou ceux déjà à la retraite puisque l’horizon de placement est réduit. Les chances de rattraper les baisses des marchés sont considérablement réduites. De plus, les retraits de fonds durant un marché baissier occasionnent une vente d’actifs à perte, ce qui réduit l’épargne retraite beaucoup plus rapidement que prévu.

 

La diversification est une stratégie d’investissement permettant de réduire le risque de volatilité d’un portefeuille d’actifs en étant investi selon votre profil de risque dans différents titres, types de placements, secteurs, industries et régions géographiques. Les actifs ne réagissent pas de la même façon face aux changements dans les marchés puisqu’ils ne partagent pas les mêmes enjeux et tendances. Cette stratégie s’adapte à votre adhérence au risque et permet d’avoir un portefeuille qui fructifiera dans divers contextes sans compromettre son rendement global.

 

Cette stratégie nécessite de déterminer le besoin annuel net de capital pour couvrir les sorties de fonds à court terme et d’investir ce besoin dans des placements. Détenir le montant dont vous aurez besoin au cours de l’année dans des placements liquides vous aide à mieux gérer les volatilités du marché. Cela permet de stabiliser et protéger votre revenu de retraite puisque ces placements sont prudents et représentent très peu de risque. Les rendements de ces placements se basent sur les taux d’intérêt. Ils génèrent donc une bonne rentabilité quand les taux d’intérêt sont élevés.

 

3. Épuisement des économies (risque de longévité)

Les Canadiens vivent de plus en plus longtemps. Selon Statistique Québec, l’espérance de vie pour un homme et une femme est d’environ 81 ans et 85 ans respectivement. Combien de temps leur épargne-retraite durera-t-elle? La réalité est que les retraités doivent épargner davantage afin de profiter pleinement de leur retraite sans diminuer leur train de vie. La durée moyenne de la retraite est de plus de 20 ans et le risque de manquer de ressources avant la fin de la retraite inquiète à ce jour un grand nombre de Canadiens notamment pour les dépenses courantes mais aussi pour les soins de santé. Voici des stratégies visant à diminuer le risque de longévité.

 

Cette stratégie consiste à mettre en place des moyens d’utiliser les actifs qui ont été mis de côté pour la retraite pour s’assurer que cette épargne soit disponible pour aussi longtemps que vous avez besoin. Selon votre situation financière et votre occupation professionnelles, plusieurs véhicules d’épargne pourront bénéficier d’un décaissement progressif. Des stratégies de décaissement peuvent être adaptées pour votre situation personnelle. Le niveau du taux de retrait utilisé et les retraits effectués trop tôt ou trop vite pourraient augmenter votre risque de manquer d’argent. Assurez-vous de maximiser vos revenus et de diminuer vos impôts à payer en établissant un plan de décaissement adapté à votre situation en contactant votre conseiller en sécurité financière ou en prenant rendez-vous ici.

 

 

L’impact du taux de retrait sur l’épargne retraite

Source : Fidelity

 

Si vous croyez ne pas détenir suffisamment d’actif pour vivre une retraite confortable, une bonne stratégie serait de retarder votre retraite de quelques années ou d’entamer une retraite progressive en diminuant graduellement vos heures de travail dépendamment de votre situation. Cela permettrait d’augmenter votre épargne-retraite en plus de vos rentes, tout en facilitant la transition vers la prochaine étape de votre vie.

 

Nous savons que cette stratégie est simple et moralisatrice mais économiser périodiquement le plus tôt possible en vue de la retraite est une stratégie qui s’avère très payante. En effet, moins de d’actif seront nécessaires puisque votre investissement pourra bénéficier des intérêts composés sur plusieurs années tout en étant peu sensible aux imprévus des marchés. Si vous investissez à partir d’aujourd’hui 500$ tous les mois pendant 40 ans dans un investissement dont le taux de rendement est de 6%, votre investissement vaudra plus de 1 000 000$! En revanche, sans la croissance composée de 6%, vous auriez près du quart de la valeur, soit 240 000$.

 

4. L’impôt vous suit jusqu’à vos vieux jours

Réduire l’impôt sur le revenu avant et à la retraite est une bonne façon de faire durer son épargne-retraite. Les différentes sources de revenu que nos investissements génèrent ne sont pas imposées de la même façon. Les revenus se retrouvent sous plusieurs formes. Les plus communes sont les intérêts de placements, les dividendes et les gains en capital. Comme les taux d’intérêt se trouvent présentement à 4,75% beaucoup d’épargnants ont investi dans des certificats de placement garanti (CPG). Toutefois, il faut savoir que 50% des revenus d’intérêt peuvent être imposable. Puisque les revenus deviennent souvent plus limités à la retraite, il est important de demeurer fiscalement efficace.

 

Voici ce qui vous revient sur un revenu de placement de 1 000$ après impôt

Un taux marginal d’imposition de 26% a été utilisé pour l’hypothèse. Le taux d’imposition est porté à changer selon la situation de chacun. Les dividendes proviennent de sociétés canadiennes admissibles.

 

Le REER et le CELI sont des comptes destinés à épargner pour la retraite tout en réalisant des économies d’impôt. Vous pouvez même cotiser au CELIAPP qui peut être intéressant pour des stratégies fiscales de retraite. En déposant des cotisations dans un REER, vous obtenez des déductions sur votre revenu et ne payez pas d’impôt sur les bénéfices réalisés avant les retraits. Le CELI est avantageux puisque tous les bénéfices réalisés ainsi que les retraits sont libres d’impôts. Consulter votre conseiller en sécurité financière afin de connaître la cotisation idéale selon votre situation

 

Le rendement d’un placement est un aspect primordial à considérer en investissement surtout en épargnant pour la retraite. Afin de conserver le plus d’argent après avoir payé l’impôt, une stratégie avantageuse est de prioriser les dividendes et les gains en capital puisqu’ils bénéficient d’un taux d’imposition moins élevé que les revenus d’intérêt. Le graphique ci-dessus démontre le montant qu’il restera dans vos poches après avoir généré un revenu de placement de 1 000$.

 

Cette stratégie consiste à transférer une partie du revenu de retraite admissible du conjoint gagnant le revenu le plus élevé afin de diminuer la charge fiscale familiale. Il est possible de fractionner jusqu’à 50% du revenu pension provenant soit d’une rente viagère, d’un régime de retraite d’entreprise, d’un REER ou d’un FERR. Le fractionnement s’applique uniquement à l’impôt, il n’a donc aucun transfert de fonds.

 

Les Canadiens sous-estiment les conséquences de l’inflation et de leur longévité. Les changements économiques actuels ne peuvent encourager suffisamment de repenser la planification de la retraite. Bien gérer son portefeuille est tout aussi important lors de la période d’accumulation d’épargne que de décaissement. L’imprévisibilité du marché d’aujourd’hui demande beaucoup de diligence lors du choix d’actifs pour d’atteindre les objectifs de placements et de retraite. Afin de vous aider avec votre paix d’esprit, nous vous recommandons de contacter votre conseiller en sécurité financière pour revoir vos habitudes d’épargne, votre stratégie de placement et pour s’assurer que vous êtes et demeurez sur la bonne voie.

 

Auteur: Pascal Dion 

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Sources

https://dynamic.ca/fr/savoir/planification-et-strategies

https://www.finance-investissement.com/fi-releve/

https://www.finance-investissement.com/outils

https://www.rbcgam.com/fr/ca/learn-plan

https://www.canadalife.com/fr/blog/placement-epargne

https://www.finance-investissement.com/zone-experts

Pourquoi la Banque Centrale hausse-t-elle encore les taux ?

Après une série de hausses consécutives du taux directeur, la Banque Centrale du Canada (BdC) a annoncé une pause conditionnelle des augmentations en janvier dernier. Malgré cela, le 7 juin marque la trêve de ce temps mort alors que le taux directeur passe de 4,5 % à 4,75 %, puis à 5% le 12 juillet, dépassant même le maximum atteint en 2007. Le consensus du marché s’attendait à une autre hausse des taux en 2023 mais plusieurs voyaient cette pause se prolonger jusqu’à plus tard dans l’année. Pourquoi la BdC a-t-elle donc décidé de reprendre les hausses dès maintenant?

 

L’inflation : plus qu’un mot-clic

Depuis plus d’an, l’inflation est un terme qui semble toujours être au centre des discussions économiques. Pour plusieurs, le fondement de ce que constitue l’inflation n’est même pas tout à fait clair. On pense simplement qu’elle est mauvaise pour notre économie et pour nos finances personnelles. En réalité, c’est tout le contraire! Pour simplifier le plus possible, le taux d’inflation est un indicateur de la croissance d’une économie.

Cependant, une inflation trop élevée cause une perte en valeur importante de la monnaie et une imprévisibilité des coûts et dépenses pour les entreprises, consommateurs et investisseurs. Dans notre cas, l’inflation trop élevée crée en effet ces problèmes reliés aux coûts, mais décourage aussi les consommateurs qui doivent réallouer leur argent vers des dépenses essentielles maintenant plus importantes, telles que les paiements d’hypothèques ou de loyer au lieu de se payer des voyages. Les derniers mois ont ainsi été caractérisés par une lutte entre les banques centrales et les taux d’inflation de plusieurs pays dans le but de retrouver un niveau idéal d’inflation. Autrement dit, la BdC tente de contrôler la croissance de son économie pour que celle-ci soit soutenable à long terme.

 

La loi de l’offre et la demande

On parle souvent du niveau de l’inflation et des façons de la réduire, mais d’où provient-elle vraiment? L’objectif de tout individu, investisseur ou entreprise est le même : générer des profits. Selon une logique très simple, si tout le monde dans un pays fait du profit, plus d’argent a été généré dans ce pays à la fin de l’année qu’il y en avait au début de celle-ci. Tout simplement, il y a plus d’argent qu’il y en avait avant. C’est pourquoi les prix et les salaires augmentent avec le temps… C’est pourquoi il fut un temps où on pouvait acheter une maison à 35 000$ alors qu’aujourd’hui c’est le prix moyen d’une voiture d’occasion!

Un autre terme célèbre dans tous les livres d’économie est la loi de l’offre et la demande. Lorsqu’un déséquilibre est présent entre l’offre et la demande dans un marché, il y a une transformation de ce marché soit à la hausse, soit à la baisse. et qui contribue à faire gonfler l’inflation. C’est le même phénomène qu’on observe lors d’une vente aux enchères : lorsque deux acheteurs veulent se procurer le même item unique, ils doivent proposer un prix plus cher dans l’espoir de battre leur compétition. Bien qu’on ne fasse pas l’effort conscient de vouloir payer plus cher pour chaque bien qu’on achète au quotidien, notre économie se comporte de la même façon, et on voit les prix augmenter lorsque l’offre est limitée. L’exemple le plus flagrant se produit dans le marché immobilier, où de nombreux acheteurs se battent pour une offre limitée de logements.

 

Encore loin du niveau cible

Dans le but de réduire l’inflation à un niveau raisonnable, la BdC a augmenté drastiquement le taux directeur par l’entremise de plusieurs hausses consécutives depuis mars 2022. Tel qu’expliqué en détail dans notre article précédent, cette stratégie est prouvée historiquement comme étant efficace pour faire baisser l’inflation. Après avoir été à la baisse ou stable tout au long des 9 derniers mois, l’inflation canadienne a connu sa première légère hausse en mai. Non seulement est-ce un pas dans la mauvaise direction, mais les baisses précédentes sont lentes et trop peu significatives au goût de la BdC. En effet, le niveau idéal pour le taux d’inflation est à 2%, alors qu’on se retrouve toujours au-delà de 4% à ce jour. En raison de ces chiffres, plusieurs sont portés de croire que ces dernières hausses des taux de la part de la BdC sont en effet justifiées et qu’elles contribueront à faire baisser l’inflation davantage et d’atteindre le niveau désiré. Cependant, une analyse plus profonde sème le doute sur cette conclusion.

 

Une réaction qui semble précipitée

En moyenne, une hausse des taux d’intérêt se fait sentir sur l’économie et ses facteurs indicatifs que 18 mois après son entrée en vigueur. Les dernières grandes hausses ont eu lieu à l’été 2022, suivies d’autres hausses plus graduelles en fin d’année dont il y a moins de 12 mois. Il semble donc précipité de la part de la Banque Centrale de réagir de façon si abrupte à une seule mesure d’inflation croissante en neuf mois. C’est pourquoi la plupart des institutions financières recommandaient à la BdC de prolonger la pause et d’attendre de constater les effets concrets des hausses passées sur l’économie d’aujourd’hui. Tout comme les effets positifs sur l’inflation ne s’observent que 18 mois plus tard, les effets nocifs sur notre économie se feront sentir dans le futur s’il s’avère que la BdC ait employé une ou plusieurs hausses excessives. Si vous détenez un prêt hypothécaire à taux variable, un taux directeur plus élevé signifie des dépenses d’intérêt beaucoup plus importantes pour les emprunteurs, un accès au crédit plus difficile et un environnement bancaire plus précaire, tel qu’exploré en détail dans notre article sur les faillites bancaires américaines. En début 2022 et même avant, il n’était pas rare de trouver un taux hypothécaire variable sous les 2%. Maintenant, il sera extrêmement difficile d’en trouver un sous 5%. Par exemple, un prêt hypothécaire de $500 000$ subira une augmentation de presque 1000$ sur son paiement mensuel. Il s’agit d’une dépense excédentaire dont très peu de ménages peuvent se permettre sans changement important dans leur planification . Pour plus d’informations à ce sujet, lisez notre article du 25 janvier sur la hausse des taux précédente.

 

Nos entrepreneurs locaux en souffrent aussi

Il ne faut surtout pas négliger l’impact que ces hausses de taux d’intérêt ont sur les entreprises, particulièrement les PME qui représentent plus de 50% de l’économie canadienne. De nos jours, se lancer en affaire nécessite beaucoup de financement. Pour la vaste majorité des entrepreneurs, ce financement consiste de prêts et d’investissement externe. La capacité à rembourser les dettes déjà encourues ainsi que l’accessibilité au financement additionnel sont restreints par les taux d’intérêt à la hausse. Les entrepreneurs ont de plus en plus de difficulté à rembourser leurs dettes. Les coûts d’opération des PME sont aussi engorgés par les taux d’intérêt élevés, tels que les coûts de loyer, les paiements dus aux fournisseurs qui chargent tous plus cher pour couvrir leurs propres coûts aussi à la hausse.

 

La croissance économique est-elle réellement trop forte?

La demande excédentaire a été citée comme une des raisons principales pour justifier cette dernière augmentation de taux malgré qu’on observe un écart de production de seulement 0,2% de l’objectif à long terme. Cela défie toute affirmation que l’économie canadienne est en surproduction excessive. L’écart de production est un indicateur qui mesure la production interne totale de l’économie canadienne par rapport à ses objectifs de croissance à long terme, qui eux sont déterminés en fonction d’un niveau d’inflation idéal pour notre économie. Lorsque celui-ci est trop élevé, cela indique une production plus élevée que souhaitée, caractérisée par une trop forte croissance de l’économie et accompagnée d’inflation élevée. À l’inverse, un écart de production se rapprochant de zéro, tel qu’observé présentement, signifie que la croissance de l’économie se maintient dans l’intervalle désiré. Cela soulève la question: la BdC voit-elle quelque chose que le reste du marché ne voit pas? Se base-t-elle vraiment sur la demande excédentaire pour justifier la dernière hausse? Malgré les explications qu’elle nous donne, cela ne semble pas être le cas. Selon l’écart de production national, la demande excédentaire ne semble pas assez élevée pour continuer à contribuer à l’inflation dans les mois futurs.

 

Est-ce que ça en vaut le coup?

Jusqu’à présent, on semble faire face à un choix difficile et incertain : vaut-il mieux faire baisser l’inflation de façon urgente et accepter la pression posée sur notre économie ou patienter un peu plus et risquer de ne pas voir les résultats espérés avant encore longtemps. Toutefois, après une nouvelle hausse de l’inflation en mai, l’augmentation des taux directeurs est-elle vraiment la solution à employer? Plusieurs analystes pensent que la BdC vient simplement de rajouter de l’huile sur le feu. En d’autres mots, la hausse des taux fait monter les taux d’intérêt variables sur les hypothèques à un tel rythme que ceux-ci font augmenter l’inflation. Tout cela semble absurde et ironique considérant que la BdC vise exactement le contraire. Bien évidemment, les hausses ont aussi des effets réducteurs sur l’inflation mais cette relation ironique semble indiquer que la Banque Centrale est peut-être allée un peu trop loin.

 

 

Qu’est-ce qui nous attend dans les prochains mois?

De par ses 2 dernières hausses, la BdC a su démontrer aux citoyens canadiens qu'elle fait preuve de réactivité très sensible lors des décisions pertinentes aux taux d'intérêt. Par conséquent, seul le futur et ce que lui réserve l'économie canadienne saura nous éclairer sur la possibilité de prochaines hausses. Malgré tout, si les taux n’augmentent pas prochainement, on ne doit pas attendre une baisse des taux de sitôt, comme l’annonçait le Gouverneur Paul Beaudry le 7 juin dernier. Que les hausses de taux vous affectent directement ou non, n’hésitez pas à prendre un rendez-vous avec un de nos conseillers pour vous outiller de la meilleure stratégie possible au sein de cette économie changeante.

 

Auteur: Équipe Strateginc

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Sources :

https://www.bankofcanada.ca/2023/06/fad-press-release-2023-06-07/

https://www.cbc.ca/news/business/bank-of-canada-rate-decision-1.6868206

https://tradingeconomics.com/canada/inflation-cpi

https://ia.ca/actualites-economiques/articles/2023/juin

https://ised-isde.canada.ca/site/recherche-statistique-pme/

https://www.koho.ca/fr/learn/what-are-the-pros-and-cons-of-inflation-for-consumers/

https://strateginc.com/faillites-americaines-et-taux-dinterets/

https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/230516/cg-a006-eng.htm

 

Les banques américaines en faillite, les taux d’intérêts à la hausse – quel est l’impact sur mes placements ?

Le regain de croissance économique des derniers mois semblait de bon augure pour les consommateurs et investisseurs. Toutefois, la forte croissance laissée sans contrôle est maintenant responsable pour des taux d’inflation beaucoup trop élevés, que les banques centrales tentent maintenant de contrôler en augmentant les taux d’intérêt. Cette hausse remarquable de l’inflation se manifeste notamment auprès du logement, ainsi que dans les coûts reliés à l’approvisionnement en énergie (voir notre article sur l’inflation). Plusieurs semblent penser que cet effort restrictif sur la politique monétaire de la part des banques centrales est trop peu, trop tard, mais qu’est-ce que ça veut dire pour nous, consommateurs et investisseurs canadiens?

 

Les taux d’intérêt – une hausse historique tant aux États-Unis qu’au Canada

Tout d’abord, pour comprendre les raisons justifiant une des hausses importantes et répétées des taux d’intérêt, il est important de comprendre la responsabilité d’une banque centrale au sein du contexte économique de son pays. La banque centrale est mandatée de surveiller de près une variété d’indicateurs de l’économie de son pays, tels que la croissance du produit intérieur brut (PIB), le niveau d’endettement, la capacité à rencontrer ses obligations de dette, le taux de chômage, l’inflation, la croissance de la population, la santé du secteur bancaire, etc.  Simplement monitorer ces indicateurs étant insuffisant, la banque centrale doit aussi s’inspirer des données observées pour instaurer des politiques et des stratégies permettant de régulariser l’économie de son pays.

La pandémie et les nombreux confinements qui s’en suivirent furent responsables pour un ralentissement économique important, et même une récession en 2020. Avec comme objectif de stimuler l’économie, les dépenses, les emprunts et les achats de propriétés, la Banque du Canada et la Réserve Fédérale Américaine ont adopté des politiques monétaires très peu restrictives en 2021, soit un maintien constant des taux d’intérêts à un niveau très bas. Leur stratégie s’avérant efficace, l’économie retrouva une forte croissance, et entraîna avec elle l’inflation. À ce moment, ce phénomène était tout à fait normal, et signe d’une économie qui reprend vie. Cependant, les banques centrales ont maintenu les taux d’intérêt près de 0% pendant trop longtemps dans une période de forte croissance économique. Le résultat : un taux d’inflation qui part en flèche et devient incontrôlable.

En mars 2022, la FED et la BdC annoncent toutes deux leur première hausse de taux directeur, passant de 0,25% à 0,50%. Leur objectif est de regagner contrôle sur l’inflation dépassant les 6% à ce moment au Canada et atteignant un niveau record depuis plus de 25 ans. Le même phénomène se produit aux États-Unis, mais atteignant un taux de plus de 8%. Il faudra plusieurs hausses répétées totalisant 2,25% d’augmentation des taux directeurs pour que l’inflation américaine et canadienne commence à reculer en juillet 2022, après avoir atteint 9,06% et 8,10% respectivement. Depuis, l’inflation diminue de façon constante, mais demeure trop élevée par rapport au niveau cible de 2% annoncé par la FED et la BdC. Le taux directeur au Canada est maintenant à 4,50%, alors que la FED américaine a annoncé dernièrement sa plus récente hausse de taux, le plaçant maintenant à 5,25%. Malgré ces hausses dramatiques, l’inflation américaine et canadienne demeure à ce jour dans les eaux de 4,50% à 5,00% 1, 2. La bonne nouvelle pour les consommateurs est que l’inflation semble enfin reculer à un rythme raisonnable, et que la hausse des prix deviendra plus modérée dans la prochaine année, mais cela vient avec un prix. Les hausses de taux d’intérêt utilisées par les banques centrales pour atteindre cette décroissance du taux d’inflation a un impact important sur le secteur bancaire et sur le marché boursier. Cela dit, le mois d’avril a connu une nouvelle hausse du taux d’inflation au Canada, pour la première fois depuis juin 2022. Cette hausse, qui semble être seulement temporaire, est largement le résultat des hausses de loyers, de taux d’intérêt hypothécaires, mais surtout de la hausse du prix du pétrole suite à la diminution de production annoncée par l’OPEC.

 

Le secteur bancaire américain – qu’est-ce qui cause ces faillites ?

Silvergate Bank, Silicon Valley Bank, Signature Bank, et First Republic Bank, quatre banques américaines totalisant plus de 500 milliards en actifs ont déclaré faillite depuis mars 2023. Ces faillites importantes reflètent d’un environnement bancaire américain sous pression de la part de plusieurs facteurs, dont entre autres la hausse des taux d’intérêt mise en place par la Réserve Fédérale. Les taux d’intérêt en hausse historique ont créé une accessibilité à l’emprunt plus difficile, comme expliqué dans l’article sur l’accès à la propriété, et engendré des dépenses reliées à la dette plus importantes pour tous les emprunteurs. Les frais d’intérêt étant plus élevés, le risque de défaut à la dette devient plus important, et les clients des différentes banques doivent soudainement effectuer des retraits pour accéder aux liquidités nécessaires pour combler leurs obligations de dette. En parallèle, les portefeuilles obligataires détenus par les banques, en particulier les obligations gouvernementales US, ont perdu en valeur en raison des taux d’intérêt à la hausse.

En temps normal, une baisse en valeur d’un portefeuille n’a pas de réelle conséquence tant que la banque ne vend pas ses positions, mais la forte demande en retraits de la part des clients forcent les banques à se retirer de certaines positions, concrétisant leurs pertes sur le marché obligataire. En combinaison avec l’effondrement de l’échange de crypto-monnaie FTX, les retraits s’accumulent de sorte que certaines banques comme celles nommées plus haut deviennent insolvable et sont incapables de fournir les liquidités demandées, et le risque que d’autres banques les suivent prochainement demeure encore une possibilité envisageable.

 

Doit-on craindre pour les banques canadiennes ?

Plusieurs s’inquiètent pour la viabilité des banques canadiennes à la suite de la pression subie par le secteur bancaire américain, étant donné que les deux secteurs subissent les mêmes vents de face, mais cette crainte n’est pas justifiée. En effet, les secteurs bancaires américains et canadiens ont été frappés par les mêmes épreuves dans les derniers mois, mais la composition de ces secteurs ainsi que des joueurs importants en faisant partie diffèrent énormément. Le secteur bancaire canadien est largement dominé par ses 6 grandes banques, ainsi que quelques banques de plus petite taille, créant un marché très fort composé de gros joueurs disposant d’une structure financière saine et solide. Or, aux États-Unis, il y a près de 5 000 banques commerciales, ce qui crée un environnement beaucoup plus compétitif. Ce marché opère de façon très différente du nôtre, offrant une plus grande variété d’options aux consommateurs. Les banques canadiennes, opérant dans un environnement moins compétitif, profitent d’une structure financière beaucoup plus stable que les banques américaines. De plus, la réglementation qui assure la santé financière des banques au Canada est beaucoup plus stricte que chez nos voisins au Sud, car une faillite bancaire au Canada aurait un impact bien plus sévère dû à la nature oligopolistique du marché.

 

Ne pas succomber aux inquiétudes – l’importance de rester investi

Entre les hausses incessantes des taux d’intérêt et les faillites dans le secteur bancaire américaines, les rumeurs de récession se font entendre de plus en plus. Malgré l’intuition de plusieurs qui les pousse à vouloir retirer leurs placements, les données historiques démontre l’importance de rester investi malgré les ralentissements économiques et récessions. En effet, 11 récessions ont frappé l’économie américaine depuis 1948, et dans presque tous les cas, le rendement affiché par le S&P 500 seulement un an après le début de la récession était déjà positif, en moyenne à 6,4%3. Sur des périodes plus longues, ces rendements sont de plus en plus avantageux. À l’inverse, un investisseur qui retire ses positions avant une récession voit la valeur de son capital dépléter contre l’inflation encore très élevée à ce jour. De plus, les banques et les fonds communs se tournent vers une répartition des actifs plus défensive en période d’incertitude économique, comme nous le vivons présentement, dans le but de protéger ses investisseurs contre celle-ci. En retirant ses positions, un investisseur perd donc la protection offerte par ses placements. Vous paniquez en entendant le mot récession aux nouvelles? Consultez notre article sur quoi faire avec mes placements en temps de récession.

 

Auteur: Équipe Strateginc

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Sources

https://tradingeconomics.com/canada/inflation-cpi

https://tradingeconomics.com/united-states/inflation-cpi

https://www.lapresse.ca/affaires/marches/2023-05-07