Si vous travaillez avec un conseiller pour planifier votre retraite, vous avez probablement déjà entendu parler des fonds communs et des fonds distincts. Mais quelles sont les vraies différences entre ces deux types de placements ? À qui s’adressent-ils ? Et surtout, lequel est le plus avantageux selon votre situation ?
Commençons par la base : qu’est-ce qu’un fonds ?
Un fonds est simplement un panier d’investissements. Il peut contenir des actions, des obligations, des métaux précieux, etc. En achetant un fonds, vous investissez dans un ensemble diversifié de titres, ce qui permet de répartir le risque.
Ces fonds peuvent être détenus dans n’importe quel type de compte : REER, CELI, CELIAPP, compte non enregistré, etc. Le fonds reste le même, seule la fiscalité change selon le type de compte.
Les fonds communs : le classique du placement
Les fonds communs de placement sont les plus traditionnels. Vous investissez, vous suivez les performances du marché, à la hausse comme à la baisse. Les frais de gestion varient généralement entre 1 % et 2,5 %, incluant la rémunération de votre conseiller.
✅ Avantages :
- Simples à comprendre
- Accessibles
- Diversifiés
❌ Inconvénients :
- Aucune protection du capital
- Frais parfois élevés
Les fonds distincts : un fonds… avec une assurance
Les fonds distincts fonctionnent de manière similaire aux fonds communs, mais avec une couche d’assurance en plus. Ce sont en fait des contrats d’assurance qui incluent une portion d’investissement.
Ils offrent deux garanties principales :
- Garantie à l’échéance (souvent après 10 ou 15 ans)
- Garantie au décès
Par exemple, un fonds « 75/75 » garantit 75 % du capital à l’échéance et 75 % au décès. Vous pouvez aussi opter pour du 100/100, mais cela augmente les frais.
✅ Avantages :
- Protection du capital (75 % ou 100 %)
- Transmission directe aux bénéficiaires (hors succession)
- Protection potentielle contre les créanciers
❌ Inconvénients :
- Frais de gestion élevés (souvent > 3 %)
- Garantie parfois peu utile sur le long terme
- Complexité des contrats
Mais est-ce que ça vaut vraiment le coût ?
Prenons un exemple : vous investissez 100 000 $ pendant 15 ans. Un fonds commun avec des frais de 1,7 % vous donne un rendement net de 10 %. Un fonds distinct équivalent, avec des frais de 3 %, vous donne un rendement net de 8,7 %.
Résultat : 68 000 $ de différence en 15 ans, uniquement à cause des frais.
Et pourtant, les statistiques montrent que sur un horizon de 10 ans, vous avez moins de 6 % de chances d’avoir un rendement négatif. Donc, payer plus de 3 % de frais pour une garantie dont vous n’aurez probablement pas besoin… est-ce vraiment judicieux ?
Alors, faut-il éviter les fonds distincts ?
Pas nécessairement. Ils peuvent être très utiles dans certains cas :
- Une personne âgée qui veut protéger son capital pour la succession
- Un investisseur très averses au risque
- Un entrepreneur qui veut protéger ses actifs contre les créanciers
Mais pour un investisseur plus jeune, en phase d’accumulation, avec un horizon de placement long et une tolérance au risque normale, les fonds communs sont souvent plus avantageux.
Le choix entre fonds communs et fonds distincts dépend entièrement de votre situation personnelle. Il n’y a pas de solution universelle. L’important, c’est que votre conseiller soit capable de vous proposer le bon produit au bon moment, selon vos objectifs.